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12 mars 2007

COUP DE GUEULE ( n°1 )

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Hier au soir, je discutais photo avec ma " marainne ", et cette conversation ô combien intéressante finit par porter sur l'importance des photos de famille, de la mémoire qu'elles entretiennent . Et mon coup de gueule de ce soir portera sur une chronique parue dans le magazine REPONSES PHOTO n°180 de ce mois-ci ; billet de Laurent Katz que je souhaite vous retranscrire ici .

" Sans être spécialiste de l'exploration du local poubelle de mon immeuble, je dois admettre que j'y ai parfois repêché des objets attisant ma curiosité . La vue d'un album photo m'a fait tendre le bras et c'est avec surprise que j'ai ainsi récupéré une saga familiale remontant à plus d'un siècle . Comment peut-on jeter une telle collection de photo, émouvantes à plus d'un titre ? Au fil des pages noires, se déroulent à la fois une saga familiale et une modeste et parcellaire histoire de la photographie monochrome . Les premiers clichés remontent à 1864 et les autres parcourent une bonne moitié du 20ème siècle, essentiellement avec des portraits et des photos de groupes .On y devine le photographe professionnel organisant la pose, les sujets tétanisés s'appuyant sur un dossier pour rester immobiles .La prise de vue est rigide et s'y mèlent portraits de femmes bourgeoises, de militaires à moustache et de bambins tristounets .

A la fin des années vingt, on perçoit que la famille est passée à la photo amateur, avec des tirages en 35x65 mm et en 1933 les premiers photomatons . Si la plupart des photos restent bien figées, quelques-unes jouent la carte du naturel et du cadrage excentré . Vers 1950, le format s'est agrandi et parfois, les personnages ne regardent même plus l'appareil ! Ce petit fragment d'une saga familiale, je l'ai conservé, comme témoignage d'un patrimoine que je n'imagine surtout pas finir dans une benne à ordures .

Autre jour, autre découverte . Une vingtaine de boîtes de tirages papier, jetées parmi les sacs de déchets ménagers . Il s'agit de photos non réclamées chez l'opticien d'en bas, qui joue le rôle d'une boîte aux lettres pour un laboratoire . Le contraste est saisissant entre le contenu des photos et le fait qu'elles soient restées à l'abandon . Ce sont principalement des photos de mariages, d'apéros entre amis, de visites à des proches, d'enfants dont on est fier . Des gens souriants, heureux de vivre et je ne peux m'empêcher le malheur qui a du s'abattre - accident, maladie, chômage, querelle - pour que ces moments précieux aient été oubliés . On est ici bien loin du numérique, mais celà fait penser aux interrogations sur le devenir des fichiers informatiques au fil des ans . Finalement, le pire ennemi de la pérennité des photos n'est pas forcément le procédé technique, mais plutôt la transmission des clichés d'une génération à l'autre  . Avec le risque qu'un disque dur ou un support optique finisse aussi à la poubelle à l'occasion d'un déménagement ou d'un héritage . Et des pans de vie aussi . "

Je vous laisse à présent méditer sur la question . 

N'hésitez pas à me laisser vos remarques, réactions et autres commentaires sur ce blog ou sur mon adresse e-mail ( contacter l'auteur ) .

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Commentaires
V
Ton avis est très joliement exprimé, et je le partage entièrement . En lisant cet article, je me suis posé la question de savoir comment on pourrait jeter parents, familles, épouse ou mari et enfants à la poubelle . Comment peut-on aisni se renier ?
S
Marraine, le retour. Bah oui je redirais pas ce que je t'ai dit hier, pour moi, ces photos, ce sont des trésors ! <br /> Et c'est clair que le numérique semble encore plus désacraliser la photo - la plupart, elles restent sur l'ordinateur et on ne les regarde même plus... Pourtant quel bonheur de reprendre dans sa main ses images qui symbolisent tellement, quelques années après. Bizarrement, ordinateur = système de stockage, mais à force de trop stocker... La mémoire se perd...
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